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L'Abbaye du Thoronet

 

Nichée dans les vallons boisés de l'arrière-pays varois, le Thoronet est l'une des plus remarquables abbayes issues de l'ordre de Cîteaux. Ici, l'émotion naît de l'absolu dépouillement de l'architecture, pierre et lumière se combinant à la perfection.

 

 

 Le Thoronet résonne, dans l'imaginaire de chacun, comme le chef d'oeuvre de l'art roman provençal, abbaye admirée pour la pureté et le dépouillement de ses lignes qui dégagent une impression d'unité et de grande sérénité.
Mais Le Thoronet est également un village typique de la vallée de l'Argens. Le paysage est celui de la Provence calcaire, avec sa garrigue plantée de chênes verts, de romarins, de thyms et d'oliviers, qui ondulent sous la brise.

 

 

 

Les églises aux proportions et aux ornements démesurés, démonstratives et grandioses, ignorent la misère des fidèles, tandis que les moines enrichis montrent peu de goût pour le travail de la terre, et préfèrent s'investir dans les affaires politiques de leur temps. Alors même qu'en parallèle des ordres guerriers, comme les Templiers, se développent, certains jugent urgent de renouer avec la pauvreté et l'humilité des premiers Chrétiens.

Quelques moines créent à Cîteaux, en Bourgogne, une abbaye bénédictine réformée. Eloigné de toute politique, sans vrai pouvoir, le nouvel ordre cistercien reste dans l'ombre de la puissante Cluny jusqu'à ce qu'un homme à l'incroyable charisme, Saint Bernard de Clairvaux, lui donne l'élan de cette grande aventure culturelle et architecturale qui verra essaimer à son apogée plusieurs centaines d'abbayes à travers toute l'Europe. En Provence, les Cisterciens fondent trois abbayes, que l'on nommera plus tard

"les trois sœurs provençales" : le Thoronet, à quelques kilomètres du Luc, Senanque à côté de Gordes, et Silvacane à la Roque d'Anthéron.

 

 

Débarassée de tout apparat, l'harmonie cistercienne ne repose plus que sur la pûreté des lignes, la lumière, et le chant. A la symbolique de l'icône, elle préfère celle du nombre et de la forme : arches brisées pour soutenir les charges donnant à l'ensemble un élan vers le ciel, salle capitulaire en contrebas pour marquer la temporalité des propos qui y sont tenus, accessible par trois marches, éclairée de trois ouvertures signifiant que chacun de ces propos est tenu devant la Sainte Trinité. Seules les salles du chapitre s'ornent de symboles figuratifs. Rares et limités aux seuls chapiteaux, ils figurent l'autorité de l'abbé en ces lieux ou la filiation de l'abbaye cistercienne (feuilles d'eau inspirées de la feuille de cistelle, symbole de Cîteaux). A Sénanque, un architecte audacieux a placé face au siège de l'abbé, à l'entrée de la salle capitulaire, l'éffigie d'un monstre anthropophage symbolisant à la fois le démon et la renaissance des corps dévorés par la terre au moment du trépas.



28/03/2011
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